Rabat : une structure urbaine profondément transformée

La région Rabat-Salé-Kénitra concentre la majorité des flux démographiques et économiques du Royaume. Elle connaît une demande croissante en projets d’investissements, particulièrement dans le secteur touristique et immobilier. Rabat, qui accueille toutes les grandes institutions et les représentations diplomatiques, ambitionne d’entrer dans le cercle des grandes capitales culturelles et touristiques du monde. Poursuivant un programme de développement intitulé « Rabat, ville lumière » initié en 2014, elle vit aujourd’hui au rythme de projets ambitieux. Ils concernent l’aménagement urbain, dont la réhabilitation de la vallée du Bouregreg et de la Corniche de Rabat, ainsi que la vie culturelle, avec la construction du grand théâtre et le musée Mohammed VI d’Art moderne et contemporain. Le train à grande vitesse traverse sans s’arrêter la prestigieuse gare de Rabat-Ville, superbement rénovée.
L’ancien édifice, monument historique reconverti en galerie d’art, est prolongé par une dalle couvrant les voies qui comporte une « rue intérieure » et des passerelles suspendues reliant l’ancienne gare à la nouvelle porte réalisée dans le rempart, sur le boulevard Ibn Toumart. Suivant les grandes orientations données à la ville, l’édifice adopte le concept de la gare-jardin, recouverte d’une élégante résille d’acier et de verre. À l’extérieur, Rabat-Ville pratique l’intermodalité grâce à des arrêts de bus et de tramways ainsi qu’une station de taxis. Dessinée par l’architecte Abdelouahed Mountassir, la nouvelle gare est aussi un emblème urbain pour la capitale.
La métamorphose qui s’opère aujourd’hui au niveau de Rabat-Agdal, troisième arrêt du train à grande vitesse sur la ligne Tanger-Casablanca, est aussi celle de toute une ville qui voit peu à peu son cadre urbain transformé avec ses larges avenues, ses espaces verts et ses places publiques aérées. Le réseau ferré qui traverse la capitale par une tranchée et des tunnels entre Rabat-Agdal et Rabat-Ville, avait coupé l’agglomération en deux. Un réaménagement complet va peu à peu effacer cette frontière, et les 2 kilomètres et demi séparant les bâtiments ferroviaires seront transformés en promenades et en parcs.